la désensyclopédie de l’escalade…

Escalade

L’escalade est une façon saugrenue, fatigante et dangereuse de franchir des montagnes alors qu’il est bien plus aisé de les contourner par la route.

Histoire

L’escalade a été inventée un Jeudi, en 0.5 après JC par Jésus lui même. Ce jeudi là, après avoir pas mal picolé, les apôtres et Jésus se firent une partie de Monopoly. À ce jeu là, Jésus fût le plus fort car il avait quatre temples sur l’avenue Ponce Pilate. La partie s’envenima lorsque Judas émis l’idée que Jean Claude trichait à la Banque Centrale. Ce fût les quolibets, les crachats puis les deux hommes en vinrent aux mains. Un chroniqueur de l’époque avide de bon mot employa, d’ailleurs pour la première fois, l’expression « Ce fût une véritable escalade » qui qualifie encore aujourd’hui cette pratique.

Jean chercha alors en Jésus un médiateur mais celui-ci refusa net. Alors ivre de colère et de Ricard, Jean hurla « Si ça t’emmerde de rester avec nous, t’as qu’à retourner chez ton père ! ». Jésus, blessé dans son orgueil, se leva et dit « Celle-là je me la fais en solo intégral » puis s’éleva dans les airs pour ne plus jamais réapparaître.

Encore aujourd’hui on commémore ce jeudi d’Escalade aussi connu sous le nom de Jeudi de la première ascension ou Jeudi de l’ascension.

De nos jours

De nos jours, peu de gens se souviennent de la réelle signification de ce jour sombre. La littérature nous rapporte d’obscurs cas de confusion avec un certain Jeudi noir, voir avec un certain Retour du jeudi.

Les pratiques
La voie

Pratique la plus courante, consistant à trouver un gros caillou abondamment parsemé de clous en métal permettant d’en atteindre le sommet en tirant dessus.

Le grimpeur se pose alors au pied et déballe tout son gros sac en veillant à s’étaler le plus possible. Après son repas (saucisson, pâté, bière, rillettes de sa mémé, bière), il attaque sa voie de chauffe : toujours trop dure pour lui, pour montrer qu’il est très fort. Un steak et deux bouteilles plus tard, il se remet de ses émotions avec une bonne bière, en narrant à son assureur ses derniers exploits, et pestant contre cette foutue voie : « Ouais mais ça m’a saoulé c’était trop moche, j’avais la flemme. En plus le gars il sait pas coter, c’est pas réaliste ce qu’il a mis ! ».

Après ce repos bien mérité, notre ami échauffé et reposé se lance dans la super voie qu’il a vu dans le topo :
Grimpeur : Du mou !
Assureur : Ouais ouais…
Grimpeur : Rhhaaaa plus vite ! ppcchhhh rraayyaaaa !!!
Assureur : T’inquiète, là t’es 20cm au-dessus du point…

Deux mètres et une demi-heure après :
Grimpeur : Hoouuuuu putaiiinnnn rrhhaaaaa ça envoooiiiieeee !!!!
Assureur : Allez vas-y tu peux le faire !

Après une chute malencontreuse (« Putain fais chier la prise elle a cassé »), il renonce finalement. Sur le chemin, il va boire une bière pour fêter sa nouvelle croix (même s’il n’y en a pas d’ailleurs).

La structure artificielle

Couramment utilisée par les enfants et les gens qui ne savent lire qu’avec les couleurs ou les formes d’animaux. Le but est d’arriver en haut d’un mur dont la hauteur dépasse rarement les 10m, il ne faudrait pas se faire peur non plus. Tout ceci se passe dans gymnase chauffé, le tout avec des prises vissées à l’arrache par un grimpeur blasé n’ayant pas de vrai montagne sous la main. Cette pratique est aussi utilisée par les plus flemmards et peureux, tout les points étant situés à 1m50 GRAND MAXIMUM d’écart !

Ces rochers en bois sont aussi très utilisés par des clubs d’escalade, clubs qui n’ont pour seul but de récolter de l’argent pour aller boire un coup en fin de séance (ou micro séance de 20 minutes). Tout ces clubs sont référencés par la fédération fédérale de la montagne montagneuse et de l’escalade.

Le bloc

Le bloc consiste à grimper sur des cailloux dépassant à peine de terre pour ceux qui sont frustrés de ne pouvoir avoir des falaises près de chez eux. On les reconnait à leur façon de lever les bras et de porter la veste duvet ou doudoune, pour ne pas partager l’odeur du matelas (cf. Profil du grimpeur) avec le camarade grimpant torse nu. On attribue aussi à cette veste un pouvoir amortisseur lors de chutes mal parées, provoquant une brutale mise en sandwich du pareur, entre le grimpeur et le crash pad (matelas pour se reposer entre deux blocs inaccessibles en voiture).

Nota : on suppose que cette pratique n’a rien à voir avec la Guerre froide.

Profils des grimpeurs

Le grimpeur se reconnait aisément grâce à sa veste North Face, son pantalon Prana, ses baskets Salomon et l’autocollant Petzl sur sa voiture. Celle-ci sera en général équipée tout confort pour pioncer sur des matelas récupérés entre une corde et un tas de dégaines. Il garde toujours la coupe de cheveux et l’odeur que ce matelas lui aura donnée le matin au réveil. Son chien qui vous renifle à n’en plus finir, et qui sent à cent mètres une odeur nauséabonde lui permet aussi de garder son look hors-norme, ou de temps en temps garder sa voie entre deux runs dans son projet. Les grimpeurs se déplacent souvent en groupe sur une même falaise, ce qui explique les « Alllllllllllllllllllllez » ou autres « Vas-y tu peux l’faire » que l’on peut entendre lorsque l’un d’eux fait un run dans une ligne.

Lorsqu’un grimpeur finit une voie, il se sent obligé d’en faire un commentaire : lorsqu’il aura réussi intégralement la voie, il affirmera systématiquement que la voie est "Majeure", "Collector", "Mythique" ou "Ultime" mais lorsque celle-ci l’aura vu choir, cette voie sera une véritable "merde", une "bouse mal équipée" et il aura alors tendance à trouver les pires excuses en insultant à la fois l’équipeur, l’assureur ou la tendinite qui lui fait encore souffrir les doigts depuis 3 ans. Pour une voie torchée en 2 minutes, il ne se contentera que d’un "Rando" ou "C’est du deux" rappelant la cotation dans laquelle le grimpeur s’acharne à faire grimper sa copine qui s’en bat la race de grimper ces saloperies de murs.

Le bon grimpeur se caractérise par son grigri, qui n’est pas ici une patte de lapin, mais un système dit "auto-bloquant" qui lui permet d’assurer son compagnon de cordée comme un gros con et qui justifie un nombre assez important d’accident.

Le grimpeur soutient la cause de ces cons en toge et en tongs qui prient toute la journée, il milite aussi contre les JO de Pékin en oubliant que sans les Chinois il devrait se rendre à poil et sans matos sur les falaises. Mais tout ça le grimpeur s’en fout, du moment qu’il a la tête dans les nuages et une bière à la main.

Lexique

Assurer – Action de répondre « Ouaip c’est bon » lorsque que le/la collègue demande « Tu me tiens bien là ? » tout en se demandant où on a bien pu mettre ce p@$ !# de huit.

Sécher – C’est comme "Tu me tiens bien là ?" mais à un moment critique généralement quand on sent le plomb venir. Cri aigu, gros hurlement du fond des entrailles * SEEEEEEEEEEECC *

Croiter – Poser là sa croix : réussir son objectif (généralement une voie). S’utilise également avec une couleur lorsque l’activité est pratiquée en intérieur. Exemple "Hier, j’ai croité de la rouge en pagaille" ou encore "Moi c’était plutôt de la blonde en solde que j’ai croité".

But – Prendre un but : inverse de croiter, échouer plus ou moins lamentablement.

Morpho – Là c’est morpho : Excuse bidon généralement employée par les pratiquants mâles lorsque la voie demande un peu de souplesse.

Dülfer – Technique de progression consistant à tirer fort sur les bras et à pousser fort sur les jambes, mais plié et à l’horizontale, histoire de forcer deux fois plus qu’en grimpant normalement.

Plomber/Voler – Prendre un plomb : quitter sa position initiale contre son gré. Signifie aussi, accessoirement "se pendre" tout en sautant, histoire d’avoir un peu plus de dignité.

Poulie – Blessure au doigt qui a le bon goût d’être suffisamment bruyante lorsqu’elle se produit pour en faire bénéficier le/la collègue qui assure.

Vache – Animal ruminant sur lequel on s’attache en arrivant à un relais afin de s’auto-assurer. Seul le vachage à une vraie vache est considéré comme valide par la FFME (Fédération Française de Montagne et d’Escalade). Si le grimpeur s’arrime à autre chose (arbre, chaîne, hérisson, etc), la voie ne sera pas validée.

Dévers – Portion de la voie où le mur est anormalement retourné et où la tête est inexplicablement amenée a se cogner contre ce mur… Mr Isaac Newton n’a qu’à bien se tenir (le grimpeur aussi par la même occasion)

Steak – Jolie cicatrice à monter aux enfants, après un "jeté". Le faux plat pourri je vais le tenir ! (Dans deux jours histoire de soulager)

Bouteille – En plus de désigner un récipient bien connu de nos amis, c’est aussi la forme de leurs avant-bras après leur première voie de la journée. « C’est bon ch’ui chaud » qu’ils disent.

Glanpeur – Se dit d’un grimpeur qui prétend aller escalader mais se retrouve finalement seulement à glander autour d’un feu avec ses potes, à griller des saucisses et boire des canons au pied des voies, en prétextant que de toute façon, il est trop tard pour attaquer une nouvelle voie!

Jolie – se dit d’une voie super difficile mais que l’on a réussie (à l’opposé de foireuse, que l’on a pas réussie!) Le grimpeur préfère employer ce terme car ça fait classe !

Matériel

Corde – Quand elle ne sert pas à se pendre après une défaite, elle sert à s’emmêler les pieds dedans, à enlever les nœuds dedans pendant que le grimpeur est dans un passage clé. On peut aussi faire des bonnes blagues, comme la rendre trop courte pour redescendre.

Chausson – Le ski du grimpeur ! Il est à prendre au moins 5 pointures en-dessous, « Pour qu’ça adhère mieux ». Pour débuter, mieux vaut prendre les plus chers du magasin, « C’est mieux pour faire des doubles crochets chauve-souris en carre externe dans les toits ! ». Pour savoir si un chausson est adapté à votre pied, il faut avoir l’impression d’être la belle-sœur de Cendrillon qui essaye le soulier de verre.

Magnésie – Surnommée "pof", elle est le meilleur ami du grimpeur. Cette poudre blanche est reconnue d’utilité publique lorsqu’on ne sait pas quoi faire en grimpant : ça a un style fou d’en remettre en se reposant au-dessus du point. Elle est très utilisée aussi pour couper sa coke.

Bonnet – Le bonnet fait partie intégrante du grimpeur. C’est un organe à part entière, qui lui permet de survivre dans les pires conditions (15⁰C). Il le porte pour assurer et grimper, à l’extérieur comme en salle, pour dormir, manger, boire des bières, se laver (eh si, ça lui arrive aussi !), draguer, boire des bières, dire des conneries… Il remplace avantageusement le casque.

Casque – Truc moche et inconfortable, mais recommandé par la fédération. Ce conseil est scrupuleusement suivi : le casque est très utile comme oreiller pour faire la sieste, après avoir mis une doudoune par dessus pour augmenter le moelleux. C’est d’ailleurs la seule utilité trouvée par les grimpeurs.

Crash-pad – Gros matelas, souvent confondu avec la carapace du grimpeur, il ne sert pas à grand chose sauf à dormir entre deux blocs ultra difficiles cotés entre 2 et 5b voir même dans les cas les plus extrêmes 5b+.

Une réflexion sur « la désensyclopédie de l’escalade… »

  1. l’escalade vue par Guillaume

    Pour écrire de pareils délires quelle marque de tisane bois tu à 10h 36 le soir quand le sommeil ne vient pas…

    En tout cas Guillaume, ton article est extra

    Alain

Laisser un commentaire